Colloque « Web des lumières »
Co-organisé par TESaCo, #Leplusimportant et l’UNESCO.
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Quelle culture numérique pour donner un nouveau souffle au projet d’émancipation des Lumières ? Après la décennie des idéaux des années 90 et 2000, où le numérique était perçu comme au service de la “société de la connaissance” et de l’émancipation, les années 2010 auront été celles des désillusions. La décennie qui s’ouvre pourrait-elle être celle du renouveau, qui mettra, enfin, le numérique au service du projet d’émancipation des Lumières ?
Qu’elles sont loin, en effet, les promesses initiales ! Accès universel au savoir, intelligence collective, société de la connaissance. Comme l’exprime lui-même le fondateur du web, Tim Berners-Lee, “le Web comme je l’ai envisagé, nous ne l’avons pas encore vu.” Force est de constater en effet que le numérique n’a pas accouché de nouvelles lumières, qu’il apparaît moins comme un instrument d’émancipation et de pouvoir d’agir que comme une menace envers les libertés. Par des techniques d’optimisation, de prédiction et de manipulation à grande échelle, l’IA remet en cause le fondement même de nos Lumières : l’idée d’un individu autonome et responsable. Ce constat d’un décalage béant entre les intentions initiales et les dérives actuelles n’a rien de nouveau. Mais “l’avenir est toujours beaucoup plus grand que le passé”, ajoute d’ailleurs Berners-Lee : ce qui importe désormais, c’est de trouver des solutions concrètes et d’agir, pour mettre, enfin, le numérique au service du projet d’émancipation des Lumières.
Répondre à cet état de fait par un rejet du numérique n’est pas envisageable. Notre société est désormais trop structurée par le numérique pour permettre un retour en arrière pur et simple. Le seul appel à l’éthique, bien que nécessaire, semble largement insuffisant. Le numérique organise et même conditionne nos activités et nos interactions quotidiennes, nos modes de production et jusqu’au fonctionnement de notre démocratie. Les enjeux sont ainsi à la fois de nature technique, économique et politique. Promouvoir de véritables lumières numériques constitue de ce fait un projet de société à part entière.
Tel était l’enjeu de ce colloque : apporter des propositions pour faire advenir ces lumières numériques et un nouveau contrat du numérique au service du pouvoir d’agir. Il s’est centré sur quatre questions clés, faisant chacune l’objet d’une table ronde :
- Quelle culture numérique pour développer la capacité à penser par soi ?
- Quelle culture numérique pour renforcer notre pouvoir d’agir ?
- Quelle culture numérique pour enrichir nos capacités de délibération collective ?
- Quelle culture numérique pour favoriser l’autonomie et le plein développement des capacités des enfants et des jeunes ?